Dans un camp de déplacés roms au nord de Mitrovica (Kosovo), installé sur un terrain contaminé au plomb, le 12 décembre 2012. (Photo Armend Nimani. AFP)
DÉCRYPTAGE
Plutôt que d'être expulsés de France, les Roms kosovars devraient bénéficier d'une protection internationale.
A l'heure où le cas de Léonarda Dibrani, jeune rom expulsée vers le Kosovo, embarrasse le gouvernement français, il est bon de rappeler quelques vérités historiques. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : il y avait 100 000 Roms au Kosovo avant l’intervention de l’Otan en 1999. Ils ne sont plus aujourd’hui que 30 000. Chômage et discrimination sont leur lot quotidien. S’il est vrai que le chômage est un fléau qu’ils partagent avec la population majoritairement albanaise du Kosovo (45% en 2011), ce taux passe à 97% quand il s’agit de la seule population rom.
Peuple sans Etat, et minorité honnie, les Roms sont divisés en trois communautés : les Ashkalis et les Gypsies (ou «Egyptiens», suivant une théorie qui leur donne une origine égyptienne), islamisés pendant l'empire ottoman et albanophones, et les Tsiganes, musulmans ou chrétiens orthodoxes et serbophones. Tous sont les grands perdants de l’indépendance de cette ancienne province serbe, proclamée en 2008 et reconnue par 21 des 28 Etats membres de l’Union européenne. De retour au Kosovo avec les troupes de l’Otan en juin 1999, les Kosovars albanais chassés par l’armée de Slobodan Milosevic en mars 1999 se sont montrés impitoyables avec les minorités. Plus encore qu’avec les Serbes qu’ils ont repoussés au nord de la région.
A Pristina, la capitale, au centre, à Mitrovica, au nord et dans d’autres villes et bourgades, les quartiers tsiganes ont brûlé pendant des jours sous l’œil indifférent des soldats occidentaux. On les a accusés de collaboration avec l’ancien régime parce que beaucoup d’entre eux avaient été employés comme fossoyeurs pour enterrer les victimes d’exactions ou tout simplement du conflit. Un peu comme si on faisait des conducteurs de trains de la mort les principaux coupables de la Shoah. Derrière ce discours sur la prétendue culpabilité des Roms, on trouve aussi une intolérance raciale et un monde de préjugés dont personne ne veut parler.
A leur retour au pays, rien n’est prêt
Une bonne partie des Roms s’est alors réfugiée en Serbie ou au Monténégro, ainsi qu’en Europe occidentale, considérée comme une terre d’asile. Les autres ont été refoulés dans les enclaves serbes à l’intérieur du Kosovo ou au nord. Jusqu’au début des années 2010, ils vivaient dans des camps – on dirait plutôt des bidonvilles – dans des conditions sanitaires déplorables.
Au tournant des années 2010, le Kosovo, devenu un Etat reconnu, signe à tour de bras, en échange de copieux subsides, des accords de réintégration des réfugiés kosovars installés dans les pays de l’UE. Allemands, Belges, et autres Français se mettent alors à expulser à tout-va les Kosovars arrivés comme réfugiés avant et après le conflit avec la Serbie. Et avec les réfugiés albanais, les réfugiés roms, en dépit des avertissements des associations humanitaires qui craignaient persécutions et traitements discriminatoires.
Amnesty International tout comme le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont fait valoir que ces groupes étaient éligibles à une protection internationale durable. Car à leur retour au pays, rien n’est prêt. Certes Mitrovica a reconstruit la Roma Mahalla, le quartier où vivaient avant-guerre 8 000 Roms albanophones et serbophones, mais rien n’est fait pour les aider à trouver un emploi. Selon l’Unicef, 40% des rapatriés sont des enfants, souvent nés dans le pays d’accueil, et qui ignorent totalement les langues du Kosovo, que ce soit l’albanais ou le serbe. Pour eux, le Kosovo, c’est l’arrêt de l’école et la fin de l’accès aux services publics et de santé auxquels ils étaient habitués. Ainsi, comme la jeune Léonarda Dibrani, une majorité des rapatriés n’a qu’un seul but : revenir dans le pays dont ils ont été expulsés.
A Mitrovica, la communauté rom est prise en étau entre Serbes et Albanais
LE MONDE |
Le long de la rivière Ibar, dans la partie albanaise de Mitrovica, 250 familles roms – un peu plus de 1 500 personnes – vivent dans des maisons, avec une petite cour ou un jardin. Le quartier est salubre, avec l'eau et l'électricité, les rues principales sont asphaltées, les voies secondaires restent en terre et cabossées. Devant les maisons, des enfants jouent et des hommes discutent. Certains coupent du bois pour l'hiver, mais les occupations sont maigres. "99 % des gens sont sans travail ici", explique Fatmir Krasniqi, candidat aux élections municipales du 3 novembre. C'est le problème numéro un de la communauté rom du Kosovo, dont est issue la famille de Leonarda Dibrani, la collégienne de 15 ans arrêtée pendant un voyage scolaire et expulsée le 9 octobre.
Les habitants du quartier vivent avec une allocation de 200 euros, accordée par la partie serbe. Pour toucher cette somme, ils doivent envoyer leurs enfants à l'école de l'autre côté du pont, qui marque la frontière entre les deux parties, serbe et albanaise, de la ville. "Tout le monde fait ça, car la somme versée par les autorités du Kosovo n'est que de 75 euros par mois et par famille", explique Fatmir Krasniqi.
Beaucoup habitaient dans les camps insalubres de la partie Nord. Quand ces camps ont été progressivement fermés – un reste encore à démanteler, au nord du pays –, les habitants sont venus s'installer dans ce quartier mis à leur disposition par la.....
21 octobre, 08:00
La famille rom expulsée de France a été agressée au Kosovo
Par La Voix de la Russie | Leonarda Dibrani, l'adolescente rom expulsée de France vers le Kosovo, a été agressée avec sa famille dimanche après-midi par des inconnus à Kosovska Mitrovica, ville du nord de ce territoire où la famille réside depuis son expulsion le 9 octobre.
« Les Dibrani se promenaient dans Mitrovica avec leurs enfants lorsqu'ils ont été agressés par des inconnus », a dit à l'AFP une source policière ayant requis l'anonymat.
La mère de Leonarda, Xhemaili, 41 ans, « a été giflée et a été hospitalisée, tandis que les enfants, traumatisés, se trouvent dans un commissariat de police », a-t-on ajouté de même source.
Le père de famille, Resat Dibrani, 47 ans, se trouve à l'hôpital de Kosovska Mitrovica auprès de son épouse, a-t-on précisé.
NTERVIEW : GILLES PIKVOA , avocat et expert sur le droit d'asile Le Kosovo est devenu Lampedusa n'a pas Les demandes d' asile en France soumis à la Roma Kosovo sont souvent rejetées au motif qu'il appartient à la Serbie d'accepter
Le cas de Leonard , un jeune rom par la police attendait devant l'autobus scolaire à l'avion qui transportait à elle et à sa famille de retour au Kosovo , a relancé le débat sur la politique d'immigration de la France et de ses réalisations . Selon Jules Pikvoa , l'un des avocats français le plus influent représentant des demandeurs d'asile en quête de protection de la France, les demandes d'asile présentées par les Roms du Kosovo sont souvent rejetées au motif qu'elles ont la double nationalité et celle de la Serbie à accepter. Quel est le motif principal des Roms et des autres minorités du Kosovo qui demandent l'asile en France? Le retour est impossible. Ceux qui ont eu plus d'actifs ne pas avoir reçu aucune compensation pour ce qu'ils ont détruit , je ne peux rien acheter. Il ya , ensuite , la question de l'école. En France, ils disent que les Roms ne sera pas inscrire leurs enfants à l'école. Mais les enfants de Roms que je représente vont à l'école . L'une des principales raisons pour demander l'asile parce qu'ils veulent que leurs enfants aient une vie différente de celle qu'ils visent . L'expulsion de Leonard et sa famille au Kosovo a provoqué une grande attention des médias. Que pensez-vous de cette affaire ? C'est scandaleux . Ils essaient de nous convaincre que le gouvernement du Kosovo pour leur donner une maison. Excellent, nous allons leur demander de nous donner par écrit que le gouvernement du Kosovo à la maison des Roms qui veulent revenir . Il suffit de nous donner s'agiter . N'est-il pas contradictoire de demander l'asile en France comme une administration internationale qui est censé protéger leurs droits ? Il n'ya pas de contradiction. L'administration internationale n'est pas en mesure de les protéger et il a montré. Leur résultat est zéro . Aucune règle de droit , les tribunaux ne fonctionnent pas selon les principes du Conseil de l'Europe, et il n'y a pas de juges indépendants dont les décisions par la police qui ne sont pas corrompus. Nous avons envoyé des centaines d'agents de police au Kosovo de toutes les nationalités et - rien. N ° 36 façons de lutter contre la corruption, mais pour payer les gens équitablement . Pour la vente est celui qui est mal payé . Si les salaires des fonctionnaires français au Kosovo 100 quelque chose , salaires des fonctionnaires locaux qui travaillent le même travail 10 Nous avons eu des cas traducteurs de la KFOR qui ont été contraints de quitter le Kosovo . Ce sont des gens qui sont engagés pour servir d'interprètes dans les opérations de police contre les clans mafieux au Kosovo , puis les jeter comme une vieille chaussette. Ils ne sont même pas en mesure de protéger . Les gens vivent dans la peur , menacés, parce que le Kosovo est extrêmement réseaux mafieux violents qu'ils de racket . Patrons de la mafia ont beaucoup d' argent et sont protégés par les députés . La situation est insupportable. Prévention des violations des droits de l'homme est un argument en faveur de l'intervention militaire de l'OTAN contre la Yougoslavie ... Oui, mais juste un exemple de Kosovska Mitrovica montre l'inefficacité de l' intervention . Après le bombardement en 1999. , les Roms ont été expulsés de la Roma Mahalla pas des Serbes par les Albanais . Leurs maisons n'ont pas été détruites dans l'attentat mais ont été détruits par des Albanais . Nous avons la documentation , des dates , des témoignages de personnes qui ont été expulsées de Mahalla en présence des troupes françaises . Les troupes françaises ont été manipulés par des extrémistes albanais. Les soldats ne sont pas des politiciens , et cette opération n'a pas été préparé . Est-ce que la situation au Kosovo que vous décrivez parler en français? Rien de tout cela est inconnu. Tout ce que nous savons, c'est qu'il consomme beaucoup d'argent , que les gendarmes français là depuis des années , il en coûte à tous beaucoup , et c'est tout droit . Ils disent : «Regardez, la communauté internationale est là ... « Quand les médias parlent de la famille rom ne pas parler des raisons pour lesquelles les Roms ont quitté le Kosovo . Ils disent que, en termes de raisons économiques. Il s'agit d'une version du ministère de l'Intérieur . Au lieu de recherche , les journalistes français sont systématiquement face à la propagande - choisissez votre camp , et le drapeau. C'est pourquoi nous avons une telle idée. Pourquoi les politiciens ne parlent pas ? Parce qu'ils ne veulent pas . Ils sont hypocrites , à proximité des yeux et des oreilles qui ne voulait pas entendre , et ne pas voir la réalité . Tout ce qu'ils sont intéressés par les élections . C'est le problème du populisme . Persister dans cette position sur le Kosovo est erroné. Les hommes politiques jouent sur la prétendue xénophobie français, mais pas au point , mais l'ignorant . Nous l'avons vu dans le cas du Kosovo. Lorsque nous parlons de réfugiés , il provoque la peur. Et quand nous demandons: « Ici, c'est tel ou tel , quinze prochains jours porte, at-il peur ? " La réponse est: " . Non, pas de lui " Elle est systématiquement répété. Depuis nous avons fait le Phantom Stranger - il ne figure gonfler ta femme , tu emménager avec vous . C'est la crainte que les politiciens servent. Lorsque vous parlez aux gens et leur demander si leurs enfants sont à l'école avec les enfants dont les parents sont étrangers , on nous dit que tout va bien. Un étranger est cet homme , cette femme , mon frère. Il est terrible que le mot fraternité , nous voulons retirer de la parole. Quand il s'agit de demandes d' asile Kosovars il ya souvent confusion sur leur identité . Pourquoi ? Parce que les autorités du Kosovo ont des problèmes délivrance des passeports , d'autant plus que le pays "Schengen" n'a rien à ces attentes. Comme la peur de l'invasion des immigrés et nous voulons protéger notre territoire , le Kosovo est devenu Lampedusa sans la mer . Heureusement pour le peuple du Kosovo eux d'entre nous partagent l'opinion , sinon il serait noyé comme les autres. Exigences Roms du Kosovo sont souvent rejetés au motif qu'ils étaient des citoyens de la Serbie ? L'objectif des autorités françaises à refuser l'asile. Ils savent que si il s'agit de Kosovo , il n'y a pas de rapport qui confirme que le droit au retour en œuvre avec succès . C'est pourquoi ils disent qu'ils ont en réalité une double nationalité , parce qu'ils ont une carte d'identité serbe parce qu'ils ont rapporté que leurs enfants sont nés en Serbie. Donc, ils ne peuvent pas refuser leur demande d'asile , car en Serbie ne sont pas persécutés. Eh bien , disent-ils , il ya moins de problèmes , car un serbes choix ekstremnodesničarskog nationalistes qui pourraient les battre. Mais nous ne sommes pas , ils résonnent , de les maintenir en France, parce que deux ou trois Serbes voulaient battre. Refuser au motif qu'il sera retourné à la Serbie. Sont maintenant très bien compris que la Serbie , parce qu'ils doivent rattraper le temps perdu , de ne pas refuser d' embaucher des Roms sur leur territoire afin de ne pas s'opposer à l' Union européenne. Parce que le port , jusqu'à ce que la situation explose . Roma sera de nouveau fermé en colonies sur les périphéries de la ville , juste à côté de déverser des ordures . La politique politiquement correct que nous attendons de la Serbie pour briser le dos des Roms. Ana Otasevic publié : 20.10.2013 .
Qui pour porter la voix des Roms?
Face aux médias et aux politiques qui tapent de façon cyclique sur les Roms ou les gens du voyage, les voix qui défendent ces populations sont dispersées et inaudibles.
- A côté de Nantes, en juillet 2010. REUTERS/Stephane Mahe -
Anina Ciuciu est une jeune femme rom de 23 ans. Vous l’avez sûrement vue ou entendue, car elle a été invitée à peu près partout. Au Grand Journal de Canal+, au journal d’Arte, sur iTélé, sur France Info, sur Europe1... Et l’on ne compte plus ses interviews dans la presse.
Elle y raconte son parcours hors du commun, de son arrivée illégale en France en 1997 à l’âge de 7 ans, à ses études de droit aujourd’hui à la Sorbonne. Entre-temps, il y a eu la manche et les habitats précaires, l’apprentissage du français et un bac S avec mention. Elle a obtenu cet été la nationalité française, après avoir essuyé un refus il y a trois ans.
Les médias ont fait d’Anina une porte-parole de la communauté rom.
«On m’a mis dans ce rôle, pourtant je n’ai pas été élue par les Roms pour les représenter. J’accepte toutes les sollicitations, même si c’est parfois à contre-cœur, parce que ce serait pire de ne rien dire. Au final, je me retrouve plus souvent à commenter les propos des autres qu’à débattre sur les idées.»
«J’avais refusé de débattre avec lui, je devais seulement raconter mon parcours. Mais Canal+ m’a mise devant le fait accompli en m’envoyant sur le plateau en même temps que lui.»
Anina, c’est la représentante que la télé a envie de voir. Elle incarne la réussite, le courage et l’intégration. Elle maîtrise la législation et les arguments. Inlassablement, elle répète que les Roms «ne sont pas un problème» et qu’elle n’est «pas une exception: beaucoup d’autres Roms ne demandent qu’à s’intégrer et étudier».
«On ne donne pas assez la parole aux Roms, qui sont pourtant les mieux placés pour expliquer leur situation et les solutions. Tous n’ont pas forcément envie de s’exprimer c’est sûr, et ce n’est pas parce qu’on réussit qu’on doit devenir porte-parole. Moi je sentais que j’avais ce devoir.»
Il faut être Rom pour parler au nom des Roms
Pour accomplir son devoir, Anina a rejoint La voix des Rroms, l’une des rares associations composée de militants d’origine rom. Son président, Saimir Mile, milite depuis 2005 pour que les Roms soient eux-mêmes acteurs des politiques qui les concernent. En clair, il faut être Rom pour parler au nom des Roms.
Installé en France depuis 1996, ce Rom d’origine albanaise enseigne le romani (langue rom) à l’Inalco et affiche un discours tranché qui plaît aux médias, comme ici sur RMC. Pour lui, la parole des Roms reste rarement entendue dans les médias pour les bonnes raisons.
«Nous ne sommes jamais sollicités juste pour parler de nous, pour dire au public qui nous sommes, quelle est notre place dans la société, mais toujours pour répliquer à ceux qui, à notre place, répondent de manière péremptoire et avec des stéréotypes et mensonges à ces questions.»
Est-ce si difficile de trouver des Roms à interviewer? La programmatrice d'une émission d'actualité confie:
«On aimerait beaucoup inviter des Roms à la télé, mais on ne sait pas où chercher. Quand bien même on les contacte, ils ne parlent pas bien français, changent de téléphone, de campement...»
A défaut, elle invitera donc Anina Ciuciu, comme tous les autres.
Faire remonter à la parole
Pour faire entendre les Roms, le Mouvement européen antiraciste (Egam) et l'Union française des associations tsiganes (Ufat) ont créé la Roma pride, une «mobilisation pour la dignité des Roms et des gens du voyage» qui a lieu simultanément dans 15 pays européens.
«Le but de la Roma pride, c’est de donner la parole aux premiers concernés, qui constatent qu’on parle bien souvent à leur place. Et sur les Roms, on a l’impression qu’il est permis de tout dire en ce moment», explique Aline Le Bail-Kremer, au service presse de l’événement.
La troisième édition parisienne s’est tenue dimanche 6 octobre, place de la Bastille. Elle a réuni 200 personnes, des gens du voyage pour la plupart, et peu de Roms. Malgré le climat actuel, l’ambiance était festive, entre la musique gitane du groupe d’Yvan Le Bolloch' et les acrobaties du cirque tsigane Romanès. Quelques médias ont relayé l’événement.
«C’est compliqué de faire remonter la parole des Roms. Pour ceux qui vivent en bidonville, s’organiser en structure audible n’est pas vraiment la priorité. Il y a des structures qui pensent savoir expliquer, mais d’autres, moins audibles, le feraient peut-être mieux.»
«A l’Ufat, nous sommes crédibles auprès des institutions, car les présidents des associations [l’Union en compte une trentaine] sont des gens du voyage. Nous sommes des gens de terrain, contrairement à d’autres associations qui sont là pour faire des plateaux télé», affirme son président Alain Daumas.
Capter l’attention des médias est la priorité.
«Depuis cinq ou six ans, on a du mal à se faire entendre des journalistes politiques, déplore sa vice-présidente Francine Jacob. On voit des ”représentants” sur les plateaux télé, c’est tout juste s’ils sont pas plus gitans que nous!»
A 57 ans, Francine est sédentarisée après avoir grandi dans une famille de gens du voyage. Elle a participé à l’émission Toute une histoire consacrée aux gens du voyage, diffusée le 13 septembre sur France 2. «On m’a interdit de parler de politique!», regrette-t-elle. Elle rêve d’un vrai débat télé, avec de «vrais gens» à une heure de grande écoute.
Le 30 septembre, l’émission de France 2 affichait une brochette de politiques pour parler de la présence et de l’intégration des Roms: la ministre Marie-Arlette Carlotti, le député UMP Henri Guaino, la maire Europe Ecologie-Les Verts de Montreuil Dominique Voynet, le député apparenté FN Gilbert Collard, l’ancienne secrétaire d’Etat chargée des Droits de l’homme Rama Yade et enfin, Laurent El Ghozi, cofondateur du collectif RomEurope.
Saimir Mile constate:
«Laurent El Ghozi, comme Dominique Voynet, parlaient d'un sujet qu'ils connaissent. Ce n'était pas le cas de leurs contradicteurs, qui, totalement ignorants, ont dû utiliser des stéréotypes, des lieux communs et des histoires de café de commerce.»
Chirurgien de formation, conseiller municipal à Nanterre, Laurent El Ghozi était la caution rom de cette soirée, sans l’être pour autant. Après avoir créé RomEurope en 2000, il préside aujourd’hui la Fnasat (Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes et les Gens du voyage), qui compte 80 associations. Il est un interlocuteur privilégié des médias sur le sujet des roms.
Les Roms ne sont pas un groupe homogène
Entre fin septembre et début octobre, «nous avons été sollicités par 38 médias en 10 jours!», constate Alexandre Le Clève, l’un des porte-paroles de RomEurope. En dehors des périodes d’emballement médiatique, c’est évidemment bien plus calme.
«Nous faisons beaucoup de pédagogie avec les journalistes, pour faire comprendre par exemple qu’il y a un “problème de bidonvilles” et non un “problème rom”. Mais l’urgence médiatique nous pousse souvent à la simplification.»
Pour RomEurope, les Roms ne constituent pas une communauté homogène. Dire «les Roms» n’est qu’une construction médiatique sans réalité ethnographique ou politique. D’où la difficulté de trouver des représentants issus de la communauté.
Alexandre Le Clève le constate tous les jours sur le terrain:
«Il n’est pas possible de mobiliser des Roms de Lille pour parler de la situation à Paris. Ils veulent parler de leur famille, de leur village d’origine, de ce qu’ils connaissent.»
Etienne Liebig, qui côtoit les populations tsiganes depuis 20 ans comme éducateur et qui a écrit sur eux, le constate aussi:
«S’il n’y a pas de représentant qui dirait ”Je représente les Roms”, c’est parce qu’il n’y a pas de groupe à représenter! C’est nous [médias et politiques] qui désignons des représentants, car ça nous rassure.»
Alexandre Romanès, poète à formules
Les médias se tournent très souvent vers Alexandre Romanès, patron du cirque tsigane Romanès qu’il a fondé en 1994 avec Délia, une tsigane de Roumanie. Né à Paris dans la grande famille Bouglione, il publie chez Gallimard des recueils de poème à ses heures perdues.
Alexandre, Délia et leurs cinq filles circassiennes ont paradé en tête de la Roma pride, comme chaque année. Délia:
«On reste modestes, on ne cherche pas à se proclamer porte-parole, pourtant il n’y a pas plus légitimes que nous: 22 ans qu’on défend la culture tsigane en France!»
La troupe vit et donne des représentations sur un terrain dans Paris, se déplace dans tout le pays et à l’étranger.
Comme Anina Ciuciu, les médias ont collé à Alexandre Romanès la casquette de porte-parole.
«Ce n’est pas obligatoire d’être Rom pour parler des Roms. Il y a des gens chez nous qui en parlent très mal et des gens qui ne le sont pas qui en parlent très bien. Nous sommes surtout très mal organisés pour nous faire entendre.»
Dans une communauté qui manque de militants et d’intellectuels pour porter les revendications, ce porte-parole-malgré-lui qui a le sens de la formule plaît aux médias. Qui bien souvent, n’en demandent pas plus.
Marianne Rigaux
SLATE.FR
Leonarda raconte son expulsion a KOSOVO Mitrovica
La Police aux frontières aurait ordonné aux professeurs de faire arrêter le bus qui conduisait les élèves afin d'emmener Léonarda, 15 ans. Le PS demande des comptes au gouvernement, Manuel Valls assure veiller «scrupuleusement au respect des droits des étrangers».
Léonarda, 15 ans, était dans le bus avec ses camarades, en route pour une sortie scolaire, quand la Police aux frontières est venue l'arrêter pour l'expulser. Sur son blog hébergé par Mediapart , le Réseau Éducation Sans Frontières (RESF) relaie le récit d'enseignants du collège André-Malraux et du lycée Toussaint-Louverture de Pontarlier, dans le Doubs, département où vivaient le couple Dibrani et ses six enfants. Déboutés de leur demande de droit d'asile, ces huit membres de la communauté rom ayant fui le Kosovo résidaient dans un centre d'accueil de demandeurs d'asile à Levier, et vivaient en France depuis cinq ans. Selon le blog, les enfants parlaient parfaitement français et étaient scolarisés depuis plus de trois ans. «Dans deux mois, ils entraient de plein droit dans le cadre de la circulaire Valls et pouvaient être régularisés», indique l'article, évoquant la circulaire du 28 novembre 2012 sur l'admission au séjour.
Le père, retenu depuis fin août dans le centre de rétention de Strasbourg pour avoir, selon L'Est républicain, failli à l'assignation à résidence dont il faisait l'objet, avait été expulsé vers le Kosovo le mardi 8 octobre. Le lendemain matin, la police s'est rendue au domicile familial pour renvoyer le reste de la famille. Selon le courrier relayé par Mediapart, la mère aurait clairement fait comprendre qu'elle voulait rester en France. Quand la police est arrivée au domicile, Léonarda, scolarisée en 3e au collège André-Malraux, n'était pas là: elle participait exceptionnellement à une sortie scolaire avec sa classe à Sochaux. La Police aux frontières se renseigne alors sur l'endroit où elle se trouve et le maire de Levier, présent lors de l'intervention, appelle Léonarda et demande à parler à l'un des enseignants encadrant la sortie scolaire. Madame Giacoma, professeur d'histoire-géographie-éducation civique, raconte: «le maire de Levier, Albert Jeannin, m'a alors passé au téléphone un agent de la PAF (Police aux frontières) qui était dans son bureau: son langage était plus ferme et plus directif, il m'a dit que nous n'avions pas le choix que nous devions impérativement faire stopper le bus là où nous étions car il voulait récupérer une de nos élèves en situation irrégulière: Léonarda Dibrani. Cette dernière devait retrouver sa famille pour être expulsée avec sa maman et ses frères et sœurs! Je lui ai dit qu'il ne pouvait pas me demander une telle chose car je trouvais ça totalement inhumain...» Sommée d'obtempérer, l'enseignante a finalement fait arrêter le bus, demandé à Léonarda de dire au revoir à ses amis, puis l'a entraînée plus loin pour lui expliquer la situation, avant que la police n'arrive. «Mes collègues ont ensuite expliqué la situation à certains élèves qui croyaient que Léonarda avait volé ou commis un délit. Les élèves et les professeurs ont été extrêmement choqués», explique-t-elle. La famille Dibrani a pris l'avion à 13 heures le même jour.
«Tous les recours avaient été épuisés, c'est la procédure», a réagi le maire de Levier interrogé par L'Est républicain: «C'est la première fois que j'assistais à ça, on est forcément ému.» «Cela s'est passé de manière sordide, a pour sa part déclaré Jean-Jacques Boy, membre de RESF dans le Doubs, qui explique que la police serait passée par un comité de soutien local pour savoir où se trouvait l'enfant. Jean-Jacques Boy ne comprend pas pourquoi les autorités sont allées jusqu'à arrêter un bus scolaire: «Qu'est-ce qui les empêchait d'attendre la fin de la journée?», ajoutant: «on a tenté de rassurer les enfants en leur disant qu'ils iraient à l'école au Kosovo. Mais l'école pour eux, là-bas, c'est hors de question, ils sont trop discriminés».
Une version contredite par la préfecture
Les autorités contredisent toutefois la version des enseignants: selon elles, la mère voulait rejoindre son mari expulsé et c'est à sa demande que les policiers sont allés chercher Léonarda, si l'on en croit le communiqué émis ce mardi par la préfecture du Doubs. «La mère, souhaitant que tous ses enfants l'accompagnent, a prévenu sa fille sur son portable en lui signifiant l'imminence de leur départ pour un vol programmé à Lyon à 13 heures, peut-on y lire. Répondant à ce souhait, la jeune fille est descendue du bus pour attendre les fonctionnaires de police qui sont venus la prendre en charge et lui permettre de rejoindre sa famille. L'opération s'est déroulée dans le plus grand calme. L'embarquement de la famille à destination du Kosovo s'est ensuite effectué sans aucune difficulté.»
La préfecture rapelle que les demandes d'asile de cette famille «entrée irrégulièrement en France le 26 janvier 2009» ont été à chaque fois rejetées et que leur demande de régularisation au titre de la circulaire du 28 novembre 2012 n'a pas non plus abouti. Pour justifier la hâte avec laquelle les policiers ont agi, la préfecture indique qu'«au cours de ces dernières semaines, des membres d'associations soutenant la famille ont expressément demandé de veiller à ce que celle-ci soit regroupée. Il n'a pas été possible de réunir la famille le même jour sur un même vol à destination du Kosovo, mais pour tenir compte de ces difficultés, les préfectures du Haut-Rhin et du Doubs se sont rapprochées afin que les procédures respectives soient conduites à des dates les plus proches possibles. C'est ainsi que le chef de famille a été éloigné le 8 octobre et les autres membres de la famille le lendemain, 9 octobre.»
Le Parti de gauche dénonce, les socialistes choqués
Contacté ce mardi, le collège André-Malraux n'a pas souhaité faire de commentaires. Le maire de Levier n'était quant à lui pas joignable. L'affaire fait en tout cas réagir: le Parti de gauche a fustigé ce mardi la «politique inhumaine» du ministre de l'Intérieur. «Manuel Valls a beau jeu de décréter que les Roms ne veulent pas s'intégrer, alors même qu'il les pourchasse jusque dans les écoles. La politique inhumaine conduite par Manuel Valls est une honte pour la France», s'est insurgé le PG dans un communiqué, estimant que «la lepénisation des esprits a décidément pris ses quartiers Place Beauvau».
Dans la soirée, le porte-parole du PS David Assouline a demandé que «les circonstances et les responsabilités» ayant conduit à l'expulsion de la collégienne soient «clairement établies». Le parti socialiste a jugé «choquantes» les conditions dans lesquelles elle été remise à la police, a-t-il ajouté. Sur Twitter, les réactions des socialistes se sont multipliées, comme celle de Stéphane Delpeyrat, secrétaire national du PS, ou de Sandrine Mazetier, députée de Paris:
SOURCE LE FIGARO
L'ambassade de Suisse à Pristina, au Kosovo, a été menacée vendredi
L'ambassade de Suisse à Pristina a été menacée vendredi par une personne qui s'est dite prête à mener une attaque à la bombe contre le bâtiment de la représentation diplomatique helvétique, a indiqué dimanche l'agence de presse kosovare "Presheva Jonë". La police est parvenue à arrêter l'individu samedi.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a confirmé à l'ats qu'une personne avait appelé l'ambassade pour annoncer son intention de l'attaquer, sans confirmer la mention d'une bombe. Les mesures de sécurité ont été adaptées aux alentours de l'ambassade, dont le personnel n'a été "à aucun moment" en danger, a souligné le DFAE.
L'homme qui proférait des menaces a été arrêté samedi, a ajouté le DFAE, qui précise qu'une enquête est en cours. Les raisons des menaces n'ont pour l'heure pas pu être éclaircies, a indiqué de son côté l'agence "Presheva Jonë", basée à Genève.
NTERVIEW : GILLES PIKVOA , avocat et expert sur le droit d'asile
Le Kosovo est devenu Lampedusa n'a pas
Les demandes d' asile en France soumis à la Roma Kosovo sont souvent rejetées au motif qu'il appartient à la Serbie d'accepter
Le cas de Leonard , un jeune rom par la police attendait...
Qui pour porter la voix des Roms?
Face aux médias et aux politiques qui tapent de façon cyclique sur les Roms ou les gens du voyage, les voix qui défendent ces populations sont dispersées et inaudibles.
- A côté de Nantes, en juillet 2010. REUTERS/Stephane Mahe -
Anina Ciuciu est une jeune...
https://www.itele.fr/france/video/leonarda-raconte-son-expulsion-58978
La Police aux frontières aurait ordonné aux professeurs de faire arrêter le bus qui conduisait les élèves afin d'emmener Léonarda, 15 ans. Le PS demande des comptes au gouvernement, Manuel Valls assure veiller...
Sutka City TV
il y a 9 heures, à proximité de Paris
La non inclusion des Roms continue mêmes chez les #operateurs quand la première chaine de #télévision Sutka City TV demande a intégrer le #bouquet #tv de #orange on nous répondre:
"Bonjour,
J’ai bien réfléchi, et je ne vois...
Indre-et-Loire - Société
Il n'existe pas de camp de Roms en Touraine
01/10/2013 05:38
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L'hiver 2005-2006, des familles de Roms avaient installé un bidonville sur le site du Pont-aux-Oies à Tours. - (Photo archives NR)
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Traduit par Mandi Gueguen
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Publié dans la presse : 8 juillet 2013
Mise en ligne : vendredi 12 juillet 2013
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